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27.01.2018 à 22 H 00 • Mis à jour le 29.01.2018 à 11 H 05 • Temps de lecture : 6 minutes
Par

Musique Réda Allali et Rebel Spirit racontent le dernier opus de Hoba Hoba

Hoba Hoba Spirit vient de sortir Kamayanbaghi, son huitième album. Treize nouveaux morceaux illustrés par l’artiste Rebel Spirit. Il répond avec Réda Allali, leader du groupe à quelques questions...

Quinze ans après la sortie de Bienvenue à Casa, le groupe de rock marocain Hoba Hoba Spirit vient de mettre en ligne Kamayanbaghi, son huitième album. Treize nouveaux morceaux illustrés par l’artiste Rebel Spirit, qui viennent s’ajouter aux titres qui ont déjà marqué leur public : Fhamator, Black Mossiba, Trabando, Sawt Cha3b… Hoba Hoba Spirit s’impose ainsi comme un groupe généreux et emblématique, tant sur scène - 500 concerts à leur actif dans quinze pays - que dans leur production. Deux vidéos signées Hicham Lasri accompagnent la sortie de cet album, disponible bientôt ​sur toutes les plates formes numériques.


Pourquoi Kamayanbaghi  ? Quel est le fil conducteur de cet album ?


Réda Allali : Déjà, Kamayanbaghi est un album composé d'une douzaine de chansons, et c’est plutôt rare aujourd’hui quand on regarde autour de nous… On est bien conscient qu’on vit dans une société très différente de celle dans laquelle on a grandit ou de celle dans laquelle on a commencé à faire de la musique. Aujourd’hui, le truc, c’est de compter les likes, les vues, c’est la course au buzz. Dans ce contexte, la musique a perdu beaucoup de son prestige, c’est quelque chose de jetable. Alors qu’avant, elle était très importante : c’était un élément fondamental de notre identité. Nous avons fait un album à l’ancienne, Kamayanbaghi, sans savoir si les gens ont vraiment envie de cela aujourd’hui.



Quelle est la signification de la couverture de cet album ?

 

RA : Il faut demander à Rebel Spirit (alias Mohammed El Bellaoui), c’est lui qui a réalisé les pochettes de l'album, et on les aime beaucoup. On aime aussi l’idée que ce qu’on fait déclenche chez d’autres artistes de nouvelles idées, et qu’ils en font quelque chose qui leur appartient, ils ont carte blanche. Rebel Spirit, c’est quelqu’un qui connaît bien le groupe, qui vient à nos concerts depuis des années, et qui a projeté son imaginaire sur nos morceaux. Cela donne quelque chose de coloré, qui a une forte personnalité.


Rebel Spirit : J’ai essayé de reproduire à la marocaine une œuvre de pop art dans laquelle on peut apercevoir une femme qui offre un cadeau. Pour la couverture principale de cet album, j’ai choisi un cadeau purement marocain : Lqalleb. C’est le seul élément qui est présent dans la joie et dans la tristesse. De plus, on le retrouve également dans la culture populaire marocaine où sa forme fait référence à la fourberie (hada fih lqwaleb). Il en devient le symbole. Dans notre cas, la femme qui tient ce cadeau véhicule un message à double sens où chacun de vous peut le comprendre comme il le veut d’où le titre de l’album Kamayanbaghi. Il est à noter que c’est la première fois qu’une femme occupe la couverture d’un album de Hoba Hoba Spirit. Une nouvelle ère s’annonce pour le groupe.


Quelle signification donnez-vous à votre collaboration avec Hoba Hoba Spirit ?

 

RS : J’ai découvert la musique de Hoba Hoba Spirit lorsque j’étais en première année du lycée. Avec du recul, je peux dire que mon adolescence a été bercé par leur musique. Leurs chansons ont inspiré toute une génération, la mienne. Les paroles des musiques de Hoba Hoba Spirit donnait du sens à ma vie. J’avais l’impression que leur chansons m’était adressé, qu’il parlait de moi, de mon vécu et de mes problèmes quotidiens.



Mon rêve était de réaliser un projet avec eux. La destin a fait que nous nous sommes rencontré et que nous sommes devenus de bons amis. La proposition de collaborer dans un album est venue d’elle même. L’accompagnement visuel que j’ai fait pour cet album était le fruit de cette rencontre.


Comment avez-vous procédé pour illustrer les singles de l'album ?


RS : J’ai reçu l’album lorsqu’il était encore en maquette, j’ai écouté et réécouté les textes et j’ai savouré les mélodies une par une. Et puis, j’ai réalisé un brainstorming sur chaque morceau.



Mon but était de pousser les auditeurs à pousser la réflexion le plus loin possible sur chaque couverture. Chaque illustration est propre à une chanson. De sorte qu’il est n’est pas possible de saisir le sens d’une illustration sans écouter la musique qui va avec.


Bref, je me suis bien amusé à illustrer toutes les couvertures de cet album. C’était un pur plaisir de travailler avec Hoba Hoba Spirit sur cet album.



Chaque chanson est caractérisée par une couverture. Pourquoi ?


Réda Allali  : Parce qu’on est très frustré de ne plus avoir de support physique pour notre musique. Il n’y a plus de vinyl, plus de CD. Quand on bosse huit mois et qu’à la fin on te donne une clé USB, tu te sens un peu mal. Alors, on a pensé à demander à Rebel Spirit de nous faire une sorte de livret numérique, qui illustre nos morceaux comme il les sent.


Quelles sont les nouveautés de cet album ?


RA :  On a intégré des cuivres, des violons, des samples de documents historiques. Je ne sais pas si c’est nouveau, mais c’est ce qu’on avait envie de faire aujourd’hui. Lorsqu'on a fait huit album et de la musique sur scène depuis plus de vingt ans, on est pas vraiment obsédé par la nouveauté. On cherche juste à rester honnête par rapport à qui on est aujourd’hui. La base du groupe c'est : l'énergie, l’amour de la musique, l’envie de partager, et l’euphorie du live. Ils sont les mêmes qu’à nos début. Et, peut être même qu’avec l‘âge, elle devient plus forte. Parce qu’on est conscient que ce qu’on vit est précieux.


Quelles sont les thèmes les plus forts développés par Kamayanbaghi ?


RA : On a toujours un peu les mêmes obsessions, on regarde la société et on se demande où on va. Qui on est, où on va, et notre place dans l’espace, pas seulement comme marocains, mais comme habitants de cette planète. On a joué dans une quinzaine de pays. On est plus les mêmes qu’il y a quinze ans, quand on a écrit Bienvenue à Casa. Mais on a toujours les mêmes questions en tête. On a vu beaucoup d’amis très chers quitter le pays, c’est une déchirure pour nous comme pour eux, et forcément, ça marque au moment d’écrire les paroles.



Où peut-on classer cet album du point de vue du genre musical ?


RA : On est incapables de classer, ou même d’expliquer ce qu’on fait. On ne peut pas faire les choses et les analyser. Sinon, on se regarde le nombril. C’est un processus spontané, ce n’est pas une démarche marketing qui se base sur ce que les gens veulent, ou ce qu’on croit que les gens veulent.


Quelles sont les dates prévues pour votre prochaine tournée autour de cet album ?

 

RA : Le 2 février au festival sur le Niger à Segou au Mali, le 17 février au Moussem Cities de Bruxelles, le 10 mars au Sicca festival d’El kef en Tunisie.

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